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Après des années de tentatives plus ou moins heureuses, le nouveau Superman réalisé par James Gunn vient enfin redonner des ailes (et une cape) à l’un des super-héros les plus emblématiques de tous les temps. Depuis des années, j’attends qu’un film réussisse à capter l’essence de ce héros que j’aime tant. C’est enfin chose faite. J’ai adoré ce film. Mieux encore : à mes yeux, c’est le meilleur Superman (même si je ne renierais jamais Christopher Reeve).
Ce qui m’a frappé dès les premières minutes, c’est que James Gunn ne cherche pas à élever Superman au rang de divinité. Au contraire, il le rend humain, vulnérable, accessible. Et ça, c’est nouveau dans l’univers DC au cinéma. Clark Kent est là depuis trois ans, il bosse au Daily Planet, il tente tant bien que mal de trouver sa place. Et ça se sent. On est loin du surhomme froid et distant, on a un héros qui doute, qui observe, qui agit avec le cœur. Et pour moi, c’est exactement ça, Superman.
Ce ton plus intime est accompagné d’une nouveauté que je n’attendais pas dans un film DC : l’humour. Et pas juste deux ou trois répliques bien senties. Il y a des moments vraiment drôles, voire absurdes. Mention spéciale à la Justice Gang, dont chaque apparition m’a fait éclater de rire, et à Krypto, le chien super-héros, qui mérite à lui seul un spin-off. Cette légèreté est un vrai bol d’air frais pour un univers souvent trop sombre. Et elle n’enlève rien à la profondeur du récit. On peut rire et être ému, c’est parfaitement dosé.
Je le dis sans détour : David Corenswet ne joue pas Superman, il est Superman. Il a cette présence, cette douceur, cette force tranquille qui rendent le personnage immédiatement crédible. Il ne cherche pas à copier ses prédécesseurs, il crée son propre Clark Kent. Et c’est exactement ce qu’il fallait.
Son costume m’a aussi beaucoup plu. Il a ce côté vintage très marqué, avec un bleu pastel et un rouge moins agressif, qui rappellent les premières apparitions de Superman dans les comics. C’est élégant, sobre, respectueux de l’iconographie du personnage. Et surtout, ça colle parfaitement avec cette version plus humaine et posée de l’Homme d’Acier.
J’ai toujours beaucoup aimé Lois Lane, et je dois dire que Rachel Brosnahan m’a totalement convaincu. Elle incarne une journaliste forte, maligne, pugnace, avec beaucoup de charisme. Ce n’est pas un faire-valoir. Elle est au cœur de l’intrigue, elle existe en tant que personnage à part entière, et j’ai adoré ça.
Et puis il y a Nicholas Hoult, dans le rôle de Lex Luthor. J’étais curieux de le voir dans ce registre, et franchement, il est bluffant. Il campe un Lex froid, calculateur, presque inquiétant. Ce n’est pas un mégalomane criard, c’est un cerveau brillant, manipulateur, presque clinique. Une vraie réussite.
Autre énorme coup de cœur : la musique. James Gunn a eu l’intelligence – et l’audace – de reprendre le thème iconique de John Williams, pour le moderniser subtilement. Et quel frisson ! Chaque note est une madeleine de Proust pour les fans, sans jamais tomber dans la nostalgie gratuite. C’est puissant, élégant, juste. Et ça participe grandement à l’émotion du film.
Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est que le film ne perd pas de temps à raconter pour la millième fois les origines de Superman. Ici, il est déjà en action. Il est là, installé à Metropolis depuis trois ans, et le film nous plonge directement dans son quotidien. Pas de crash de vaisseau, pas de découverte de pouvoirs… juste un héros déjà actif, qui apprend à être utile sans dominer, à faire le bien sans imposer sa volonté. Ce Superman est encore en construction, pas dans ses pouvoirs, mais dans son rapport au monde. Et c’est passionnant à suivre.
Je ne prétends pas avoir un avis universel. Je parle ici en tant que fan, depuis toujours, de ce personnage. Mais je peux vous dire que j’ai rarement ressenti autant de joie, d’émotion et de plaisir devant un film consacré à Superman.
Ce que James Gunn propose ici, c’est un Superman moderne, drôle, humble, puissant mais profondément humain. Un film qui assume un ton différent, qui fait le pari de l’émotion et de la légèreté sans jamais trahir l’icône.
Est-ce le meilleur Superman au cinéma ? Pour moi, oui. Et de loin.
Écrit par: Maurizio Iulianiello
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