Agent Stone : un film d’action musclé et féministe à savourer

Le tournage des feux d’artifice est lancé dès les premières secondes. Dirigé par Tom Harper, Agent Stone (titre original : Heart of Stone, 2023) embarque dans son sillage un trip d’espionnage à grande vitesse, avec la calme mais imposante présence de Gal Gadot dans le rôle de Rachel Stone. Pour ceux qui cherchent un spectacle simple mais efficace, le film remplit parfaitement son rôle : divertir, offrir des cascades bien réglées, des rebondissements constants et un souffle féministe rafraîchissant.

Un casting à l’unisson

Gal Gadot incarne Rachel Stone, agente d’élite d’une organisation secrète nommée The Charter, chargée de protéger un actif ultra-puissant : le Heart, un système d’intelligence artificielle capable de tout contrôler. En face, Jamie Dornan joue Parker, collègue et rival, tandis que la star indienne Alia Bhatt fait ses débuts hollywoodiens dans le rôle de Keya Dhawan. Le reste du casting compte également Sophie Okonedo, Matthias Schweighöfer ou encore BD Wong, dessinant une galerie de personnages variés, entre alliés, traîtres et zones grises.

Une intrigue classique mais efficace

Rachel Stone est présentée comme une agente de renseignement infiltrée dans une mission de routine. Rapidement, la façade se fissure : rien n’est ce qu’il semble. L’organisation secrète pour laquelle elle travaille tente d’éviter que le Heartne tombe entre de mauvaises mains. Le film nous transporte d’un casino perché dans les Alpes italiennes à des embuscades dans le désert, en passant par des courses-poursuites haletantes et des affrontements technologiques. C’est un mélange familier de Mission : Impossible et de James Bond, mais exécuté avec soin et énergie.

Et puis, il y a le fameux twist : sans rien dévoiler, disons simplement que Rachel Stone n’est pas celle qu’on croit. Son passé, ses loyautés et son rôle réel dans cette partie d’échecs mondiale renversent la table au bon moment. Le spectateur y trouvera un vrai petit frisson, celui du puzzle qui s’assemble enfin.

Action, féminisme et adrénaline

Ce qui distingue Agent Stone d’un simple film de fusillades, c’est la façon dont il aborde son héroïne. Rachel n’est pas une « version féminine » d’un héros masculin : elle agit selon ses propres codes, ses propres dilemmes, avec un regard et une force profondément féminins. Gal Gadot a d’ailleurs expliqué qu’elle voulait « montrer une femme capable de traverser un voyage fou tout en gardant un point de vue authentiquement féminin ».

Le réalisateur Tom Harper, lui, voulait un film d’espionnage porté par une héroïne crédible et indépendante, une sorte de Mission : Impossible au féminin. Pari réussi. Le film fait voyager, de l’Italie à l’Islande en passant par le Maroc, et chaque décor sert de toile de fond à une séquence d’action spectaculaire. Les combats sont nerveux, les poursuites bien chorégraphiées, les effets spéciaux suffisamment présents sans écraser le reste. On sent que le spectacle est calibré pour Netflix : percutant, global et rythmé.

Pourquoi ça fonctionne

Agent Stone réussit là où tant d’autres blockbusters échouent : il ne cherche pas à se prendre pour plus qu’il n’est. Il assume d’être un bon film d’action, ni plus, ni moins. L’intrigue est parfois convenue, mais la mise en scène garde le rythme et les rebondissements suffisent à maintenir l’attention du spectateur. On ne s’ennuie jamais, et c’est déjà beaucoup.

L’atout majeur reste évidemment Gal Gadot. Elle ne se contente pas d’enchaîner les scènes d’action : elle habite son personnage, lui donne une fragilité, une détermination et une vraie humanité. Ce n’est pas une « femme forte » de papier, mais une espionne crédible, tiraillée entre le devoir et l’émotion. Ajoutez à cela un twist bien dosé, et vous obtenez un film qui, sans révolutionner le genre, réussit à surprendre.

Les scènes d’action, elles, sont un modèle d’efficacité : cascades en apnée, véhicules explosifs, décors somptueux, tension permanente. Tout est parfaitement huilé, sans longueurs inutiles ni artifices gratuits. On sent la maîtrise d’une production pensée pour le streaming, mais sans sacrifier la mise en scène au profit du simple spectacle.

Un divertissement assumé

Certes, Agent Stone ne changera pas la face du cinéma d’action. Les personnages secondaires manquent parfois d’épaisseur, et le scénario reste assez linéaire. Mais cela n’empêche pas le film d’atteindre son objectif premier : divertir. C’est un plaisir coupable assumé, une parenthèse d’adrénaline et d’espionnage high-tech menée tambour battant.

Surtout, le film a le mérite de placer une femme au centre d’un univers d’action sans jamais en faire un gadget marketing. Rachel Stone n’est pas « la première femme à… », elle est simplement la meilleure personne pour le job. Et c’est là toute la différence.

En conclusion

Agent Stone est exactement ce qu’il promet : un film d’espionnage moderne, spectaculaire, avec une héroïne charismatique et un twist qui fait mouche. Rien d’extraordinaire, mais diablement efficace. On en ressort avec le sentiment d’avoir passé un vrai bon moment, entre adrénaline et empowerment.

Pour Netflix, c’est une belle réussite : un blockbuster global, pensé pour plaire à un public large, sans trahir ses ambitions. Pour Gal Gadot, c’est une confirmation : elle n’est plus seulement Wonder Woman, mais une actrice capable de porter seule une franchise d’action. Et si Agent Stone n’était que le premier chapitre ? On prendrait bien une suite, nous aussi.