biboo radio feel the music
CA S'EST PASSÉ DANS LES 90's - 1999, le bug de l'an 2000
today23 octobre 2025
Après plusieurs années d’écriture, de rôles et de stand-up, Christian Mukuna signe son grand retour sur scène avec un spectacle à la fois drôle, émouvant et personnel : Et si c’était le dernier ?. Ce one man show sera joué du 30 octobre au 2 novembre au Théâtre du Passage à Neuchâtel, un lieu emblématique de la scène romande.
Sous son apparente légèreté, le titre soulève une question vertigineuse : et si chaque moment de vie méritait d’être vécu comme s’il était le dernier ? Un thème universel, teinté de philosophie, d’humour et de nostalgie, que Christian Mukuna explore avec la sincérité et l’énergie qu’on lui connaît. « C’est l’histoire d’un jeune garçon de 38 ans bientôt, qui va approcher de ses 40 ans et qui se pose des questions par rapport au monde qu’il voit autour de lui », explique-t-il. « Il se rend compte de la chance qu’il a de pouvoir vieillir, mais aussi que vieillir, c’est dire stop à certaines choses, et avoir de la nostalgie sur un certain passage de sa vie. »
Sur scène, l’humoriste s’amuse de ce cap symbolique de la quarantaine, souvent redouté. Mais plutôt que de s’apitoyer, il choisit d’en rire. Avec tendresse, il raconte le moment où le mot “monsieur” commence à remplacer le prénom, et où l’on réalise que les années 2000 ne datent plus d’hier. « Ça fait toujours un choc d’avoir ce “monsieur” qui arrive du jour au lendemain sans trop savoir pourquoi, quand on nous dit qu’on est vieux, ou qu’on entend : “les années 2000, c’était il y a dix ans.” Non, c’était il y a vingt-cinq ans. Ça pique un peu, mais c’est la vie », plaisante-t-il. Loin d’être une lamentation sur le temps qui passe, Et si c’était le dernier ? se veut une célébration du fait de grandir, de se remettre en question, d’apprendre à accepter le changement. « C’est une remise en question d’un jeune garçon qui va peut-être devenir papa, qui voit avec tendresse ses jeunes années, mais qui garde tout ce qu’il a vécu », confie Christian Mukuna. « Il se rappelle aussi de ces conseils de ses parents qu’aujourd’hui il répète à son tour. C’est un homme qui grandit, qui évolue, et qui partage son regard sur cette chance qu’on a de vieillir. »
Christian Mukuna reste fidèle à la forme du stand-up — seul sur scène, micro à la main, debout face au public — mais il y injecte sa passion du cinéma et une véritable mise en scène visuelle. Le spectacle s’annonce ainsi plus narratif, plus immersif, presque cinématographique. « Bien sûr, ça reste du stand-up », précise-t-il, « mais je suis avant tout un fan de cinéma. Il y aura un visuel, une mise en scène magnifiquement mise en avant, pour avoir ce côté cinéma. » Le public sera invité à voyager dans ses souvenirs, à revivre avec lui les années 2000, à rire de ses maladresses et à partager ce sentiment commun : celui de se souvenir d’une époque où tout semblait plus simple. « On va replonger un peu avec moi dans mes souvenirs », explique-t-il, « revisiter les années 2000 et grandir ensemble pendant une heure, une heure et quart de spectacle. Peut-être que les gens vont se reconnaître dans mon histoire, parce qu’on est tous différents, mais on a tous des similitudes dans nos histoires de vie. »
C’est sans doute ce qui fait la force du spectacle : sa dimension universelle. L’artiste part de son vécu personnel pour aborder des émotions partagées par tous — la nostalgie, la peur du temps qui passe, la tendresse envers le passé et la gratitude pour le présent. « C’est ça qui fait la beauté de l’être humain », explique Christian Mukuna. « On est différents, mais parfois très égaux. Mon travail, c’est de mettre ça en avant, de partager ces moments qui me ressemblent, mais qui nous ressemblent finalement à tous. »
Dans Et si c’était le dernier ?, le rire devient un prétexte à la réflexion. Le public rit d’abord de lui, puis de soi-même, avant de repartir avec une petite voix intérieure qui murmure : et moi, qu’est-ce que je ferais si c’était le dernier ?
Le titre, Et si c’était le dernier ?, n’a pas été choisi au hasard. Il reflète un état d’esprit, une manière de vivre. « Et si c’était le dernier quoi ? Le dernier spectacle ? Le dernier moment partagé ? », s’interroge-t-il. « On a la chance de vivre dans un pays où le plus gros problème, parfois, c’est de savoir si on peut recommencer la saison de la raclette. Bien sûr, je taquine, mais quand on vient du Congo, où la guerre dure depuis plus de trente ans, on se rend compte qu’on a de la chance. »
Originaire de la République démocratique du Congo, Christian Mukuna garde en effet une conscience aiguë de la fragilité de la vie. Son humour, loin d’être cynique, est empreint d’une lucidité bienveillante. « Parfois, on ne se rend pas compte que tout peut s’arrêter », confie-t-il. « Si c’était le dernier aujourd’hui, pourquoi ne pas le vivre plus intensément ? Si c’était le dernier spectacle, je le vivrais à fond. C’est un peu le leitmotiv que je me donne depuis qu’on m’a appelé “monsieur”. »
Ce message résonne comme une invitation à savourer le présent, à profiter de chaque instant avec la conscience que rien n’est éternel. « Demain, ça peut s’arrêter, alors vivons à fond. Ce n’est pas juste philosophique, c’est beau. »
Et si c’était le dernier ? promet un mélange subtil d’humour, de sincérité et d’émotion, où l’on passe du rire à la réflexion sans s’en rendre compte. Christian Mukuna s’y dévoile sans filtre, dans une atmosphère intime et généreuse.
En mêlant confidences personnelles, souvenirs d’enfance et observations universelles, il réussit un tour de force rare : faire rire tout en donnant envie de vivre plus fort.
Ce spectacle, c’est un miroir. Celui d’un artiste, certes, mais aussi celui de chaque spectateur qui, le temps d’une heure, se revoit enfant, adolescent, ou jeune adulte, se demandant où est passée cette insouciance — et comment la retrouver.
🗓 Du 30 octobre au 2 novembre 2025
📍 Théâtre du Passage, Neuchâtel
🔗 Infos et réservations : theatredupassage.ch
Christian Mukuna signe avec Et si c’était le dernier ? un retour aussi fort que touchant, un one man show humaniste et cinématographique qui redonne le goût des choses simples. Un spectacle pour rire, réfléchir et se rappeler que vieillir, finalement, c’est une chance.
Écrit par: Maurizio Iulianiello
00:00 - 06:00
06:00 - 09:00
au bureau, à la maison, le temps passe plus vite avec biboo radio
09:00 - 12:00
© biboo magazine | tous droits réservés / biboo radio fait partie du bouquet INITIALRADIO