CINEMA

Kraven the Hunter : Une page se tourne pour Sony et Marvel

today11 décembre 2024

Arrière-plan
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Depuis l’annonce de son projet en 2018, Kraven the Hunter a suscité autant de curiosité que d’interrogations. En se concentrant sur l’un des antagonistes les plus fascinants de Spider-Man, Sony Pictures a une fois de plus tenté de bâtir son propre univers cinématographique Marvel. Mais avec ce film, porté par Aaron Taylor-Johnson et Russell Crowe, c’est une ère qui s’achève : Kraven the Hunter marque la fin de l’univers Marvel de Sony.

Aux origines de Kraven : un prédateur iconique

Créé par Stan Lee et Steve Ditko, Kraven, alias Sergei Kravinoff, fait sa première apparition en 1964 dans The Amazing Spider-Man #15. Chasseur hors pair et maître du combat à mains nues, il se distingue par son obsession morbide : capturer Spider-Man pour prouver qu’il est le plus grand chasseur du monde. Le personnage est connu pour son charisme brutal et son code d’honneur ambigu. L’histoire Kraven’s Last Hunt, publiée en 1987, est d’ailleurs considérée comme l’un des arcs narratifs les plus profonds et tragiques de l’univers Marvel.

Une intrigue sauvage et viscérale

Dans Kraven the Hunter, Aaron Taylor-Johnson incarne un Sergei hanté par son passé et déterminé à se défaire de l’héritage toxique de son père, joué par Russell Crowe. Le film explore les origines du personnage, de son enfance marquée par la brutalité de son père à son ascension en tant que chasseur redoutable. Plus qu’un simple anti-héros, Kraven est présenté comme un homme en quête de rédemption, confronté à la faune humaine et animale d’un monde qu’il considère en déclin. L’intrigue met en lumière un affrontement viscéral entre Kraven et ses ennemis, tout en évoquant sa relation conflictuelle avec son frère Dmitri, futur Caméléon, joué par Fred Hechinger.

Un casting musclé et une mise en scène audacieuse

Aaron Taylor-Johnson, déjà familier de l’univers Marvel grâce à son rôle de Quicksilver dans Avengers: Age of Ultron, livre une performance physique et intense, fidèle à la sauvagerie du personnage. Russell Crowe, dans le rôle du patriarche impitoyable, incarne une figure à la fois effrayante et complexe. Le casting inclut également Ariana DeBose en Calypso, une prêtresse vaudou qui joue un rôle clé dans le parcours de Sergei.

La réalisation de J.C. Chandor (All Is Lost, Triple Frontier) tranche avec l’approche classique des films de super-héros. Chandor s’éloigne des explosions numériques pour privilégier une esthétique brute et réaliste, mettant en valeur les combats chorégraphiés et les paysages naturels.

La fin d’un univers en demi-teinte

Kraven the Hunter marque un tournant : c’est le dernier chapitre de l’univers cinématographique Marvel de Sony tel qu’il existait depuis 2018. Après des succès mitigés comme Venom et Morbius, Sony semble prêt à tourner la page pour se recentrer sur des collaborations avec Marvel Studios, notamment à travers le multivers exploré dans Spider-Man: No Way Home. Ce repositionnement pourrait être salutaire pour une franchise qui a peiné à trouver sa place face à l’omniprésence du MCU.

Un dernier rugissement ?

Kraven the Hunter est plus qu’un film : c’est une réflexion sur l’héritage, la survie et la quête de sens. Il ne révolutionne pas le genre, mais il offre une conclusion appropriée à un univers qui a toujours oscillé entre ambition et incertitude. Pour les fans de longue date comme moi, bercés par les pages de Strange, c’est l’occasion de saluer une figure marquante et, peut-être, d’espérer un avenir plus cohérent pour les héros Marvel sous la bannière Sony.

Écrit par: Maurizio Iulianiello